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Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/53

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quelle honte ! Laissez-moi ! Laissez-moi !… Ce que vous faites est misérable.

Il essaya de ricaner et, furieux contre elle, il aurait voulu l’injurier. Mais il ne trouvait pas de mots, et, tandis qu’elle le repoussait et s’enfuyait dans la nuit, il répétait à voix basse :

— Qu’est-ce que cela signifie ! En voilà de la pudeur ! Et après ? Quoi ! on croirait que j’ai commis un sacrilège…

Il se remit sur pied, escalada le talus et la chercha. Où ? Des taillis épais protégeaient sa fuite. Il n’y avait aucun espoir de la rattraper.

Il pestait, jurait, ne trouvait plus en lui, maintenant, que de la haine et la rancune d’un homme bafoué, et il ruminait en lui-même l’affreux dessein de retourner à la gare et de donner l’alerte, lorsqu’il entendit des cris à quelque distance. Cela provenait de la route, et d’un endroit de cette route que dissimulait probablement une côte, et où il supposait que devait être la voiture. Il y courut. Il vit, en effet, les deux lanternes, mais elles lui semblèrent virer sur place et changer de direction. La voiture s’éloignait, et ce n’était plus au trot paisible d’un cheval, mais au galop d’une bête que surexcitaient des coups de fouet. Deux minutes plus tard, Raoul, dirigé par les cris, devinait dans l’obscurité la silhouette d’un homme qui gesticulait au milieu de fourrés et de ronces.

— Vous êtes bien le médecin de Romillaud ? dit-il. On m’envoyait de