Page:Leblanc - Le Chapelet rouge, paru dans Le Grand Écho du Nord, 1937.djvu/41

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— Quand nous arrivâmes au château, nous avons entendu sonner dix heures et quart.

— Dix heures et quart, j’en réponds, affirma Jean d’Orsacq à son tour.

— Et, ni l’un ni l’autre, ni vous, monsieur Boisgenêt, ni vous, madame Bresson, vous n’avez aperçu quelqu’un sortant de la tour, par cette fenêtre ? Aucun de vous n’a rien vu ?

— Sauf moi, déclara Bresson, et de la façon la plus certaine. Il y a des choses dont l’on peut douter. Celle-là, non. J’ai vu, comme je vous vois, monsieur le Juge d’instruction.

— L’heure approximative ?

— Cela devait être quinze ou vingt minutes avant notre retour.

— Donc, vers dix heures moins le quart ?

— Environ.

— Vous n’avez aucune idée, dit M. Rousselain à d’Orsacq, sur ce qui a pu se passer ?

— Aucune, monsieur le juge d’instruction.

— Admettez-vous qu’on ait pu franchir le mur ?

— Je ne le crois pas.

— Mais vous n’en êtes pas certain ?

— Si on l’avait franchi, il n’y aurait eu qu’un chemin possible. Les grottes dont nous parlions tout à l’heure sont creusées dans une suite de monticules que vous apercevez d’ici, sur la droite, à deux cents mètres de distance. À cet endroit, le mur qui s’y accroche serait peut-être accessible.

— Il y a, paraît-il, une petite grille fermant un passage pratiqué dans le mur.

— Oui, mais il aurait fallu en avoir la clef.

— Supposons le mur franchi, le malfaiteur aurait dû faire tout le tour du château pour s’y introduire par le vestibule.

— Non, il y a une porte d’entrée plus proche, dans le sous-sol situé au-dessous de la salle à manger.