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Page:Leblanc - Le Coffret de voyage, 1921.djvu/2

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cuir couleur de brique, et qui contenait, rangés avec un ordre parfait, les ustensiles les plus divers, timbales, miroirs, réchauds, fasses de vermeil, brosses d’ivoire, flacons, carnets à reliure précieuse, couteaux d’argent, et vingt choses encore, amusantes et imprévues, que, grâce à des mécanismes ingénieux, l’on découvrait cachées les unes sous les autres.

— C’est délicieux, murmurait Mme de Horven extasiée… Je n’ai jamais rien vu qui me plaise à ce point… Et quel travail ? C’est de l’art français dans ce qu’il a de plus séduisant ! En vérité, Karl Andermatt, je ne sais comment vous remercier.

Instinctivement, tous les yeux se portèrent vers un jeune homme qui se tenait à l’écart, Georges d’Estours, attaché à la Légation de France, et qui était un des hôtes les plus assidus de la maison. Si parfois l’on eût pu démêler, dans l’attitude de Mme de Horven, dans le son de sa voix ou dans l’expression de son regard, une certaine préférence pour l’un de ses amis, ç’eût été en faveur de ce garçon très simple, d’apparence un peu froide, dont le visage était balafré d’une cicatrice, et dont la boutonnière s’ornait de la croix de guerre.

— D’Estours, qu’en pensez-vous ? dit-elle. C’est bien de votre pays, n’est-ce pas ?

D’Estours avait été poussé au