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Page:Leblanc - Le Coffret de voyage, 1921.djvu/7

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JE SAIS TOUT

1914, ma mère dut s’enfuir devant l’invasion. Elle emporta son argenterie et ses bijoux, mais, dans sa hâte, elle oublia un titre de rente qui composait toute notre fortune et dont elle ne se rappelait même pas le numéro. Elle ne savait qu’une chose, c’est qu’il était resté à sa place habituelle, c’est-à-dire dans ce coffre.

Andermatt ricana :

— Mauvaise cachette !

— Meilleure que vous ne croyez, je vous assure.

— Bah ! tant de mains ont passé par là !

— Des mains ignorantes, affirma d’Estours. Ce que nous appelons dans la famille le secret du testament — car la place était réservée au testament, — constitue une cachette tout à fait inviolable, et je ne doute pas une seconde d’y retrouver le titre, si Mme de Horven m’autorise…

— Oh ! d’Estours, fit Mme de Horven qui attendait anxieusement ainsi que tous ses invités, ne perdez pas de temps… tout cela est à vous… et je serais si heureuse !

— Pardon, dit-il, je tiens à bien mettre les choses au point. Monsieur, n’est-ce pas, ne se croit plus le moindre droit sur ce coffret ou sur son contenu, puisqu’il en a fait présent ?

— Certes, aucun droit, déclara Andermatt avec inquiétude. Ce qui est donné est donné. Je n’ai qu’une parole.

— Alors, cherchons.

Le jeune homme ouvrit le coffret, changea la position des