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Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/110

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issue qui fait communiquer ma chambre avec deux pièces. Dans l’une d’elles, il y a un homme solidement ligoté. C’est le voleur, l’assassin de Dugrival. Vous ne me croyez pas ? Avertissez M. Ganimard. Il me croira, lui. Ah ! j’oubliais le nom de l’individu… Arsène Lupin ! »

Et, sans un mot de plus, elle raccrocha le récepteur.

« Voilà qui est fait, Lupin. Au fond, j’aime autant cette vengeance. Ce que je vais me tordre en suivant les débats de l’affaire Lupin ! Tu viens, Gabriel ?

— Oui, ma tante.

— Adieu, Lupin, on ne se reverra sans doute pas, car nous passons à l’étranger. Mais je te promets de t’envoyer des bonbons quand tu seras au bagne.

— Des chocolats, la mère ! Nous les mangerons ensemble.

— Adieu.

— Au revoir. »

La veuve sortit avec son neveu, laissant Lupin enchaîné sur le lit.

Tout de suite il remua son bras libre et tâcha de se dégager. Mais à la première tentative, il comprit qu’il n’aurait jamais la force de rompre les cordons d’acier qui le liaient. Épuisé par la fièvre et par l’angoisse, que pouvait-il faire durant les vingt ou trente minutes peut-être qui lui restaient avant l’arrivée de Ganimard ?

Il ne comptait pas davantage sur ses amis. Si, trois fois, il avait été sauvé de la mort, cela provenait évidemment de hasards prodigieux, mais non point d’une intervention de ses amis. Sans quoi, ils ne se fussent pas contentés de ces coups