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Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/131

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relevant le col de son vêtement et rabattant les bords de son chapeau quand il passait devant la loge de la concierge. Et Jenny Saphir, avant même qu’il n’arrivât, éloignait toujours sa femme de chambre. C’est cet individu qu’il s’agit de retrouver.

— Il n’a laissé aucune trace ?

— Aucune. Il est évident que nous sommes en présence d’un gaillard très fort, qui a préparé son crime, et qui l’a exécuté avec toutes les chances possibles d’impunité. Son arrestation nous fera grand honneur. Je compte sur vous, Ganimard.

— Ah ! vous comptez sur moi, chef, répondit l’inspecteur. Eh bien, on verra… on verra… Je ne dis pas non… Seulement… »

Il semblait très nerveux et son agitation frappa M. Dudouis.

« Seulement, poursuivit Ganimard, seulement je vous jure… vous entendez, chef, je vous jure…

— Vous me jurez quoi ?

— Rien… on verra ça, chef… on verra… »

Ce n’est que dehors, une fois seul, que Ganimard acheva sa phrase. Et il l’acheva tout haut, en frappant du pied, et avec l’accent de la colère la plus vive :

« Seulement, je jure devant Dieu que l’arrestation se fera par mes propres moyens, et sans que j’emploie un seul des renseignements que m’a fournis ce misérable. Ah ! non, alors… »

Pestant contre Lupin, furieux d’être mêlé à cette affaire, et résolu cependant à la débrouiller, il se promena au hasard des rues. Le cerveau tumultueux, il cherchait à mettre un peu d’ordre dans ses idées et à découvrir, parmi les faits