Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/63

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mier général qui fut guillotiné sous la Terreur.

— Le même jour qu’André Chénier, acheva Lupin. Cet Ernemont, selon les mémoires du temps, passait pour très riche. »

Il releva la tête et me demanda :

« L’histoire est intéressante… Pourquoi avez-vous attendu pour me la raconter ?

— Parce que c’est aujourd’hui le 15 avril.

— Eh bien ?

— Eh bien, depuis hier, je sais — un bavardage de concierge — que le 15 avril occupe une place importante dans la vie de Louise d’Ernemont.

— Pas possible !

— Contrairement à ses habitudes, elle qui travaille tous les jours, qui tient en ordre les deux pièces dont se compose son appartement, qui prépare le déjeuner que sa fille prendra au retour de l’école communale… le 15 avril, elle sort avec la petite vers dix heures, et ne rentre qu’à la nuit tombante. Cela, depuis des années, et quel que soit le temps. Avouez que c’est étrange, cette date que je trouve sur un vieux tableau analogue, et qui règle la sortie annuelle de la descendante du fermier général Ernemont.

— Étrange… Vous avez raison… prononça Lupin d’une voix lente. Et l’on ne sait pas où elle va ?

— On l’ignore. Elle ne s’est confiée à personne. D’ailleurs elle parle très peu.

— Vous êtes sûr de vos informations ?

— Tout à fait sûr. Et la preuve qu’elles sont exactes, tenez, la voici. »

Une porte s’était ouverte en face, livrant pas-