cesseur par les héritiers de Charles. Louise d’Ernemont en possède un autre. Quant au troisième, on ne sait ce qu’il est devenu.
Lupin me regarda et continua :
« Et chacun d’eux portait la même date ?
— Oui, inscrite par Charles d’Ernemont, lorsqu’il les fit encadrer peu de temps avant sa mort… La même date, 15-4-2, c’est-à-dire le 15 avril, an II, selon le calendrier révolutionnaire, puisque l’arrestation eut lieu en avril 1794.
— Ah ! bien, parfait… dit Lupin… le chiffre 2 signifie… »
Il demeura pensif durant quelques instants et reprit :
« Encore une question, voulez-vous ? Personne ne s’est jamais offert pour résoudre ce problème ? »
Me Valendier leva les bras.
« Que dites-vous là s’écria-t-il. Mais ce fut la plaie de l’étude. De 1820 à 1843, un de mes prédécesseurs, Me Turbon, a été convoqué dix-huit fois à Passy par le groupe des héritiers auxquels des imposteurs, des tireurs de cartes, des illuminés, avaient promis de découvrir les trésors du fermier général. À la fin, une règle fut établie : toute personne étrangère qui voulait opérer des recherches devait, au préalable, déposer une certaine somme.
— Quelle somme ?
— Cinq mille francs. En cas de réussite, le tiers des trésors revient à l’individu. En cas d’insuccès, le dépôt reste acquis aux héritiers. Comme ça, je suis tranquille.
— Voici les cinq mille francs. »
Le notaire sursauta.