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Page:Leblanc - Les Heures de mystère, paru dans Gil Blas, 1892-1896.djvu/74

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LA GOUTTE DE SANG


… Je voudrais bien cependant ne pas me tuer. Comme c’est horrible d’y être contraint ! Et par quoi, hélas ? Le sais-je ?

J’envie ceux qui s’assoient à leur table, l’arme libératrice devant eux, et qui écrivent : « Je suis las de l’existence… »

Pour leurs épaules, le poids de la vie est trop lourd. Elle ne leur apporta qu’amertume et déception. Leur amour fut dédaigné, leur jalousie trop affreuse, le mal de leur chair trop cuisant : ils s’affranchissent. La mort leur paraît l’unique refuge. Ils meurent. Mourir ainsi, c’est presque de la joie.