Page:Leblanc - Une femme, 1893.djvu/90

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Une assiette de pâtisseries, du vin blanc et des liqueurs étaient servis. Ils goûtèrent. Puis Paul s’assit, attira Mme Ferville sur ses genoux et ils se caressèrent en toute liberté.

Lucie les regardait curieusement. Il avait enlevé la broche qui fermait le corsage de sa maîtresse et, suivant les contours du cou, il la baisait, à baisers lents et à peine appuyés.

— Ça te donne envie ? dit-il à Mme Chalmin.

— Dame, fit-elle, ce n’est pas drôle.

Il se leva :

— Allons, j’ai pitié de toi. Mais vrai, il nous manque un quatrième. Dorénavant, j’amènerai quelqu’un.

Elle frémit.

— Surtout qu’il soit beau garçon.

Ils burent de la chartreuse.

— À tes amours futures ! s’écria le jeune homme.

Elle répondit : « Pourquoi pas ? »

Et, tendant son verre, elle trinqua.

Un peu lancé, Paul saisit la taille de Mme Ferville. Leurs bouches s’agrippèrent, et soudain, ouvrant une porte, ils disparurent.

Elle fut stupéfaite de ce dénouement. Une panique la jeta sur le verrou, qu’elle poussa d’un coup sec. Puis, recouvrant son sang-froid, elle sourit de sa frayeur. Aucun danger ne la