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Page:Leblanc - Victor de la brigade mondaine, 1934.djvu/51

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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

Un cri rauque retentit. Élise Masson, livide, haletante, balbutia :

« Qu’est-ce que tu dis ? Il t’accuserait d’avoir tué ? d’avoir tué le type de Garches ? »

Il se mit à rire :

« Ma foi, on pourrait le croire ! Voyons, Monsieur l’inspecteur, ce n’est pas sérieux cette histoire-là… Que diable, vous avez interrogé ma femme… »

Il se dominait et désarmait peu à peu. Victor lâcha la crosse de son revolver et se dirigea vers le carré qui servait d’antichambre, tandis que d’Autrey continuait à ricaner :

« Ah ! la police, c’est la première fois que je la vois en action. Mais, fichtre, si elle gaffe toujours ainsi ! Voyons, Monsieur l’inspecteur, ces valises, voilà des semaines qu’elles sont prêtes. La petite et moi, nous rêvions d’un voyage dans le Midi. Et puis, ça ne s’arrange pas. »

La jeune femme écoutait, ses grands yeux bleus tout fixes, et murmurait :

« Il ose t’accuser ! un assassin, toi ! »

À ce moment, un plan très net s’imposait à Victor avant tout séparer les deux amants, puis conduire le baron à la Préfecture, et s’entendre avec ses chefs pour qu’une perquisition immédiate fût effectuée. C’était une opération qu’il n’aimait pas accomplir lui-même, mais qu’il jugeait indispensable. Si les Bons de la Défense étaient là, il ne fallait à aucun prix les laisser échapper une fois de plus.

« Vous m’attendez ici, dit-il à la jeune femme. Quant à vous, monsieur… »

Il montra la porte ouverte avec tant d’autorité que le baron, tout à fait soumis, passa devant lui, descendit les