Une autre demande du prélat accordée par Louis XIV était la fondation d’un séminaire. Il devait y mettre tout son cœur. Et l’on conçoit de reste, avec l’historien de Mgr de Laval, l’abbé Gosselin, l’importance, la nécessité d’une pareille institution pour l’éclosion au pays même et la formation des vocations sacerdotales, pour assurer, de concert avec le séminaire de Montréal, la pérennité de l’Église du Canada.
La date de fondation est celle du mandement qui établissait le Séminaire, 26 mars 1663. Au mois de décembre, le séminaire acquérait le terrain qui environnait la cathédrale, et trois ans plus tard, il s’étendait vers le splendide plateau d’où l’on domine la basse-ville et le fleuve. Dès 1665, il fut agrégé au Séminaire des Missions étrangères de Paris.
Le petit séminaire ne devait pas tarder à naître à son tour. Il s’ouvrit le 9 octobre 1668, en recevant huit jeunes Hurons et huit jeunes Canadiens. Les élèves continuèrent de fréquenter les classes des Pères Jésuites. Les Hurons du reste ne tinrent pas longtemps : la voix des champs, des forêts, des grandes solitudes les appelait : ils ne purent y résister. C’était à prévoir, et de fait prévu.
Un deuxième collège fut fondé à Saint-Joachim, sur la côte de Beaupré, à l’usage des enfants de la campagne : collège industriel, surtout agricole. Il ne survécut que peu d’années à la mort de son fondateur. Au Château-Richer s’éleva un couvent, tenu par les Sœurs de la Congrégation ; il disparut dans un incendie, à l’époque de la conquête.
Nous avons dit que Mgr de Laval mit tout son cœur dans l’œuvre du Séminaire. Il y mit aussi sa fortune. Parmi ses legs nous relevons la seigneurie de Beaupré, l’Île-Jésus… tous ses meubles, livres… La maison de bois du séminaire bâtie en 1666, devint, en 1678, une belle maison en pierre, assez grande pour loger tous les élèves du grand et du petit séminaire. Le père de famille avait tout son monde autour de lui.
Mgr Têtu cite ce passage de l’histoire manuscrite du Séminaire de Québec : « Rien ne représente mieux la primitive Église que la vie de ce clergé. Ils n’étaient tous qu’un