Page:Leconte - La Tentation de l’homme, 1903.djvu/192

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Tu nous apparaîtras, fulminante et parée
De la seule splendeur de ton aube sacrée ;
Les soleils flamboieront comme des signes lus,
Les chevaux de l’éclair retiendront leur haleine,
L’ombre, attentive enfin aux heures qu’elle égrène,
Un instant cessera de marcher dans la plaine,
Pour fixer la seconde où l’inconnu n’est plus.

Et, tombant sous tes pas en ondes élargies
Qu’alourdit le secret de toutes les magies,
Les nuages jaloux qui te gardent encor
De l’épreuve toujours promise à nos prunelles,
Te livrant à nos mains saintement criminelles,
Traceront, autour de tes lignes éternelles,
Le nimbe fulgurant d’un zodiaque mort.

Alors, selon des lois qui seront tes servantes,
O force harmonieuse en tes phases mouvantes,
À notre vision tu te révéleras
Du gouffre intérieur à l’abîme suprême,