peine dans les arbres, et mes petites ailes fatiguées se ferment d’elles-mêmes.Chantons le dernier air de la journée et endormons-nous. Aux premières lueurs qui s’éveilleront à l’est, il me faudra quitter ma retraite et bâtir un beau nid pour ma compagne.
Les demoiselles vertes et bleues qui me ridaient de leurs ailes diaphanes, s’enfuient avec le soleil. Les frileuses ont peur de moi, et pourtant je suis encore tiède et limpide. Mais le jour baisse, les glaïeuls se penchent d’un air mélancolique, et je roule en murmurant comme la voix d’un enfant qui récite sa prière.
Les plus fraîches d’entre les fleurs m’ont tendu leurs calices, et, dès l’aurore, je me suis abreuvée de leur encens. J’ai tout effleuré, j’ai tout baisé de mes petites lèvres avides, depuis le lys royal jusqu’à l’humble marguerite, et mes quatre ailes se sont couvertes de la poussière brillante de mes bien-aimées. Il est temps de rentrer à la ruche ; voici le soir, et mes compagnes s’impatientent.