De ses ceintures longtemps closes
L’aube faisait pleuvoir ses roses
Au ciel étincelant et frais ;
Le vent chantait sur la colline ;
Les lys que la rosée incline
Parfumaient d’une odeur divine
L’air léger que je respirais.
J’allais, foulant les herbes douces,
Éveillant l’oiseau dans les mousses
Avec mes rires ingénus ;
J’entrelaçais en bandelette
L’hyacinthe et la violette ;
Dans l’eau vive qui les reflète
Je baignais mes pieds blancs et nus.
Et tu survins alors, ô Roi des Piérides,
Ceint du fatidique laurier !
Terrible et beau, pareil au chasseur meurtrier
Qui poursuit les biches timides,
Apollôn ! Apollôn ! ô ravisseur impur !
Tu m’emportas mourante au fond de l’antre obscur
Suspendue à tes mains splendides !
Ô douleur !