Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/269

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emplie d’épouvante à cause du dernier meurtre et qui en est restée ulcérée et saignante. Comment saurai-je sûrement si la chose est vraie, ou s’il n’y a que de vaines rumeurs de femmes saisies de terreur, telles que ces bruits qui volent dans l’air et s’éteignent ? Que sais-tu de tout ceci que tu puisses m’expliquer ?

Le Chœur des Khoèphores.

Nous en avons entendu parler, mais demande aux étrangers, entre dans la maison. Pour être certain des choses, il faut interroger soi-même.

Aigisthos.

Certes, je veux voir et interroger moi-même le messager. Je veux savoir s’il a vu Orestès mort, ou s’il n’a apporté qu’une vaine rumeur. Il ne trompera pas ma clairvoyance.




Le Chœur des Khoèphores.

Zeus. Zeus ! Par où commencerai-je mes supplications et mes prières ? Comment dirai-je les vœux bienveillants que je forme ? En effet, voici l’instant des épées, sanglantes tueuses d’hommes ! Ou bien la race entière d’Agamemnôn va périr, ou bien Orestès, allumant le feu et la flamme pour reconquérir la liberté, ainsi que sa puissance sur les citoyens, rentrera dans la grande richesse de son père. Dans une telle lutte, seul contre