Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/125

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N’amollissent jamais le front glacé d’Athos :
Des songes enflammés l’âge froid te protège,
Et plus rien de ton cœur n’échauffera la neige.


DÉMODOCE.


Jeune homme, ils sont aimés des justes Immortels,
Ceux qui vivent en paix sur les bords paternels,
Et, des simples vertus suivant le cours austère,
Calment à ce flot pur la soif qui les altère.
Et toi, ma fille, toi qu’entoura tant d’amour
Depuis l’heure si chère où tu naquis au jour ;
Ma fille, entends ma voix ! — Mes riantes années
Au souffle des hivers se sont toutes fanées ;
J’ai vécu longuement. Je sais le lendemain
Des ivresses d’une heure et du désir humain !