Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/144

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CYNTHIA.


La nuit sereine monte, et roule sans secousse
Le chœur éblouissant des astres au ciel bleu ;
Moi, de mon bien-aimé, jeune et beau comme un dieu,
J’ai l’image en mon âme et j’entends la voix douce.


GALLUS.


Ô Cynthia, sais-tu mon rêve et mon désir ?
Phœbé laisse tomber sa lueur la plus belle ;
Et l’amoureux ramier gémit et bat de l’aile,
Et dans les bois songeurs passe un divin soupir.


CYNTHIA.


La source s’assoupit et murmure apaisée,
Et de molles clartés baignent les noirs gazons.
Qu’ils sont doux à mes yeux vos calmes horizons,
Ô bois chers à Gallus, tout brillants de rosée !