Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/287

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Ont lu jusques au fond de mon cœur soucieux, —
Que, tel qu’un voyageur errant quand la nuit tombe,
Mon immortalité s’est heurtée à la tombe !
Je mourrai ! Le destin m’attend au jour prescrit.
Mais ta voix, ô mon fils, a calmé mon esprit.
Les justes Dieux, comblant mon orgueilleuse envie,
Bien au delà des temps ont prolongé ma vie,
Et si je dois tomber comme un guerrier vaincu,
Calme je veux mourir, ainsi que j’ai vécu.
Ecoute ! des vieux jours je te dirai l’histoire.
Leurs vastes souvenirs dormaient dans ma mémoire,
Mais ta voix les réveille, et ces jours glorieux
Vont éclairer encor leur ciel mystérieux.

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Fils d’Œagre ! aussi loin que mon regard se plonge,
Aux bornes du passé qui flotte comme un songe,