Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/349

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Et les vents infinis gémissent au travers.
Ô Sourya ! prisonnier de l’ombre infranchissable,
Tu sommeilles couché dans les replis du sable.
Une haleine terrible habite en tes poumons ;
Elle trouble la neige errante au flanc des monts ;
Dans l’obscurité morne en grondant elle affaisse
Les astres submergés par la nuée épaisse,
Et fait monter en chœur les soupirs et les voix
Qui roulent dans le sein vénérable des bois.

Ta demeure est au bord des océans antiques.
Sourya ! Les grandes eaux lavent tes pieds mystiques.

Elle vient, elle accourt, ceinte de lotus blancs,
L’aurore aux belles mains, aux pieds étincelants ;
Et tandis que, songeur, près des mers tu reposes,