Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/191

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Rien n’a pu, réveillant ma paupière alourdie,
Ramener quelques pleurs sur ma lyre engourdie.
Vous, qui vous souvenez du laurier qu’en ces lieux
Avait planté d’Arqua le fils harmonieux,
Vous n’y trouverez plus son ombre solennelle :
Cet arbre de la gloire est plus fragile qu’elle ;
L’espace qu’il couvrait sous la ronce est caché.
Autrefois poétique, et des muses cherché,
Le lierre indifférent semble les méconnaître,
Rampe autour de leur temple, et le dégrade en maître
Sous l’humide gazon qui surcharge le seuil,
J’aperçus à mes pieds la violette en deuil,
Je cherchai son parfum ; mais elle était de celles
Qui vivent pour nos yeux, et n’ont pas, quoique belles,
Ce langage embaumé que nous parlent les fleurs ;
Muette comme moi sous ses sombres couleurs,
J’y fus presque sensible, et de mon beau voyage
Je n’ai rien rapporté, que cette fleur sauvage.

Naples, 1824.