Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/196

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Laisse à peine une fleur, redoutant sa poussière,
Sous un vieux chapiteau s’abriter prisonnière.
Du soleil, qui l’échauffe, il corrompt la chaleur,
Et ses rayons fiévreux,’armés de la douleur ^
S’ils n’allument la mort, font germer la folie
Aux lieux même où jadis les beautés d’Italie
Venaient dans un air pur respirer la santé,
Et s’il fallait mourir, mourir de volupté.
Le fleuve, dont l’azur réfléchissait la rose,
Comme un ruisseau malsain, détruit ce qu’il arrose,
Et roule sous des murs, autrefois enchantés,
Des flots ternes et lourds, par la soif redoutés.
Presqu’aussi dévastés que les lieux qu’ils habitent,
Sur ces mornes débris d’autres débris s’agitent.
Et ce sont des humains, qui, dans ces vieux tombeaux,
Semblent de leurs ayeux les ombres en lambeaux.
Livides héritiers d’une antique mollesse,
Leur triste pauvreté dégrade leur paresse.
Ces champs, dont ils devraient réveiller les sillons y
Portent, sans s’indigner, le poids de leurs haillons :