Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/120

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LA MORT DE BONAPARTE.


On égorgeait la France, en croyant la soumettre.
Un homme, interrompant ces jours d’iniquité,
Ramasse dans la fange un sceptre ensanglanté,
Et retaille à son front la couronne sans maître.
Son empire est un camp, qui parcourt l’univers.
Conduit par le triomphe à de nobles revers,
Il s’en fait des degrés pour remonter au trône,
Et va tomber debout, foudroyé par le sort,
Sur un volcan tari, que la mer environne :
Cet homme est Bonaparte, et Bonaparte est mort.

Il est mort pour le monde, et non pour le poète !
Dans de lâches clameurs un instant confondu,
Son mvincible nom, que l’on croyait perdu,
Revient enfin chercher l’écho qui le répète.
Écoutez-le venir ! Déjà plus radieux,
Son règne impérial reparaît sous nos yeux.