Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/16

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dans sa reconnaissance, rassemblées… pour les ensevelir honorablement : pour que ses entants, un jour, puissent savoir où il repose : et, s’arrêtant devant ce livre comme devant un tombeau, se dire : Mon père est là.

Voilà donc mon convoi qui commence ! Ce n’est peut-être pas fort affligeant ; mais, ne fût-ce que pour donner l’exemple, j’avoue que je me regrette un peu : et, quand je pense que j etais libre de retarder ma mort, je crois que je me regrette davantage. Une publication est un véritable suicide ; mais ce n’est pas dans le cercueil, qu’il est temps de se raviser. Après l’avoir ouverte, laissons donc se fermer ma sépulture. Qu’on me permette seulement de présenter, à ceux qui me rendront les derniers devoirs, quelques détails particuliers sur le défunt. Je suis plus à même que personne de les fournir, et je demande la parole, avant qu’on ait fini de m’enterrer, pour m’adresser, en manière d’oraison funèbre, quelques mots de condoléance et d’adieu.

Je crains, bien franchement, que ces poésies ne soient pas très-bonnes ; mais j’ai fait tout ce qu’il m’a été possible de faire, pour qu’elles fussent excellentes. J’y ai mis tout le soin dont je suis capable, poussant, dans mes corrections, le scrupule