Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/193

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Le grand homme ! et j’entends, à sa saine pratique,
Préférer de Schlegel la science hérétique !
Lui, ne s’amusait pas à comprendre Newton :
Il savait ignorer la langue de Milton,
Et détrôner Schiller de sa grandeur future.
Pourquoi lire Milton ? Parle-t-il de Mercure ?
Qu’est-ce que les Anglais ? qu’est-ce que les Germains ?
Je ne connais d’auteurs que les auteurs romains,
Et les grecs.

LE SIÈCLE.
Avant eux je mettrais la nature, Qui date de plus loin…

MERCURE.
Vieux radical !

LE SIÈCLE.
Murmure,
Mais écoute : aujourd’hui, dans les arts, dans les lois,
C’est à la liberté de remplacer les rois.
L’écrivain qu’on admire est celui, dont l’audace
Ne trouve qu’en lui seul son Pinde et son Parnasse :
Qui n’attend pas qu’Hoffmann lui fasse un jugement,
Et consulte son cœur… avant son rudiment.
Je relis tant qu’on veut Racine dans Racine,
Mais pas dans Campistron : son nom seul m’assassine.
Je n’ouvrirai jamais Virgile qu’en tremblant,
S’il faut le voir encore imité par Vaublanc.
Vous voulez de l’ancien, n’en fût-il plus au monde !