Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/194

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Moi, je crois du nouveau la source plus féconde.
Ces hymnes, qu’on prodigue au grand Léonidas,
Me paraîtront plus beaux, s’il chante Nicétas,
Et des Grecs réveillés tous les jeunes génies.
Enverrons-nous toujours, aux mêmes gémonies,
Le spectre de Commode ou de Caligula ?
D’une fange vieillie exhumant ces noms-là,
A quoi bon recrépir leur fétide mémoire,
Et laisser Louis Onze en paix dans notre histoire ?
Quels vers l’ont sillonné de leurs foudres brûlants ?
N’est-on pas las d’apprendre, auboutdedeuxmilleans,
Que Claude était stupide, et mené par sa femme ?
Louis-le-Débonnairc est là qui nous réclame.

MERCURE.
Blanc-bec !

LE SIÈCLE.
Je vous réponds en siècle de vingt ans ; Est-ce ma faute, à moi, si je suis de mon temps ? Que m’importe aujourd’hui d’entendre Démosthènes, Fermer à l’or d’un roi la pauvreté d’Athènes : Ou de voir Cicéron, dans sa rage d’apprêts, De ses traits parfumés épouvanter Verrès ! Célébrez ces tribuns, dont l’ardente espérance Ouvre à la Liberté tous les ports de la France : Que la voix des traitants n’a jamais convaincus : Qui, sûrs de l’avenir, quand on les croit vaincus, Relèvent sous l’orage une tête aguerrie, Disputent, pied à pied, le sol de la pairie,