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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/199

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LE SIÈCLE.
Il semble…

MERCURE.
Que nous différons trop, pour demeurer ensemble.
Vous m’avez mutilé, vous m’avez, sans pitié,
Raccourci des deux tiers, plutôt que de moitié :
De mes ailes sans fin prolongeant l’envergure,
Vous m’avez de Nonotte imposé la coiffure !
Eh bien ! quand je devrais commettre un calembour,
Laissez-moi m’appeler le Mercure tout court.

LE SIÈCLE.
Quoi ! tu veux régner seul, en prince despotique,
Sultan ! tu n’es pas fort en fait de politique.
Les trônesd’aujourd’hui sont plusgrandsqu’autrefois,
On les a partagés : faisons comme les Rois ;
Le sceptre d’un journal peut avoir plus d’un maître.

MERCURE.
Ali ! si j’avais des mains !

LE SIÈCLE.
Tu me battrais peut-être ? Je suis plus généreux, moi, qui puis t’immoler. Dis ce que tu voudras, mais laisse-moi parler. Deviens sage, et qu’en paix notre couple chemine ! Si de ton nom sacré la classique origine Me rend de nos vieillards les jeux plus indulgents, Je saurai te gagner le cœur des jeunes gens :