Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/203

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Après avoir puni les vertus de son maître,
L’homme, autourdesa mort, prosternécommeunprêtro,
Par de pieux regrets doit au moins adorer
Ce Platon rédempteur, venu pour l’éclairer,
Ce roi qui, nous ouvrant sa tombe hospitalière,
Du fond de son sépulcre épanche la lumière.
Quand on baise à genoux la main d’un Attila,
On peut baiser, je crois, les pieds de te roi-là !

IV
Où trouver autre part un culte, une sagesse,’Qui parle d’aussi près à l’humaine faiblesse,
QucceDieu simple etgrand, dontondouteaujourd’hui,
Qui ne descend à nous, que pour qu’on monte à lui ?
Sœur de tous les chagrins, dont l’hommeest légataire,.
Quelle religion convient mieux à la terre,
Où l’on souffre de tout, même de son bonheur,
Où le mot d’indigence est presque un déshonneur !
Cèdre immense, planté sur son saint promontoire,
La croix, jetant partout son ombre expiatoire,
En couvre, sans choisir, tous les fronts à la fois,
Et par l’égalité nous console des rois.
Phare libérateur, qu’une larme ranime,
L’arbre du sacrifice, allumé dans Solyme,
A la clarté du sang conduit, du haut des airs, ,
Le navire orageux où flotte l’univers :