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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/209

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Mais l’autel élargi restera son autel.
L’être qui nous console est l’Être universel.

XII.
Tous les temps l’ont connu : tous les siècles à naître,
Même sous d’autres noms, sauront le reconnaître.
Le genre humain respire en ce Dieu, trait pour trait :
S’il reniait le Christ, c’est lui qu’il renirait.
Le Christ n’est pas pour nous qu’une image, un principe
C’est de l’humanité l’indestructible type.
Qu’on ne s’y trompe pas ! ce tronc d’arbre ébranché,
Où Dieu paye, en mourant, le rachat du péché,
Ce n’est point seulement un symbole de grâce :
C’est le blason de l’homme et de toute sa race ;
L’Éternel Labarum est un astre des cieux.
L’homme en vain secoûra son joug impérieux :
A la croix, malgré lui, ralliant sa mémoire,
La croix dominera toujours dans son histoire.
Qu’il ameute contre elle, et la guerre, et les lois,
Inutiles efforts ! l’inébranlable croix,’
Jetant dans le passé sa racine profonde,
Nous apparaît debout sur l’avenir du monde.

Octobre 1826.