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TABLETTES D’UN VOYAGEUR.


1824.




I.


LE DÉPART.


Des chagrins bien amers ont passé sur ma lyre :
Dans le livre idéal, où j’apprenais à lire,
Mes regards fatigués ne se hasardent plus ;
Avant d’être achevés, mes jours sont révolus.
Terre de Raphaël, qui vis naître Virgile,
Réchauffe de mes ans la fleur pâle et fragile.
Je veux, rajeunissant mes trésors appauvris,
Dans tes sources de feu retremper mes esprits,
Et, d’un monde perfide oubliant les caresses,
Savoir si l’Océan tiendra mieux ses promesses.
O mer, vaste hippodrome, où courent nos vaisseaux,