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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/23

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la flamme, en sondant la fumée. Ce serait à coup sûr un livre de philosophie bien curieux (pie celui-là. Mais qu’on n’ait pas la moindre inquiétude ! je ne l’ai pas fait, et je ne le ferai pas. Qu’on sache seulement que j’ai revu celui-ci avec plus de rigueur que s’il eût été d’un autre ; plus de deux mille vers sont restés sur la place. Si l’on y remarque autant de défauts que j’en ai ôté, c’est que, tout visibles qu’ils puissent être, je ne les ai point vus : ou, les ayant reconnus, qu’il m’eût été impossible de les enlever, sans recomposer d’un bouta l’autre des pièces faiblement exécutées, mais qui me semblaient nécessaires à l’ensemble de ce long poème élégiaque. Un plus hardi les eût peut-être recommencées ; moi, j’ai pensé qu’il valait mieux faire autre chose. On ne peut pas raisonnablement passer sa vie à mettre en ordre les erreurs de sa jeunesse.

On m’a beaucoup blâmé, à l’époque où ce livre parut, de m’y être occupé de tout à propos de l’amour, d’avoir parlé science, philosophie, religion, d’avoir fait des élégies où l’histoire se mêle à la physique, où la botanique s’allie à l’astronomie. Si je trouvais cette critique fondée, je le dirais ; mais je ne suis nullement certain qu’elle soit juste. Je gagerais même que je suis persuadé du contraire. L’amour est comme la poésie : il voit, il touche, il