Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/24

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embrasse tout. Plus il saisit de rapports, plus il est puissant, plus il est vivace. Dût-on me reprocher d’avoir conservé de jeunes illusions dont je me crois guéri, je pense encore aujourd’hui que, si ce livre a quelque mérite, en a un surtout qui le distingue des milliers de volumes qu’on a écrits sur le même sujet, c’est de n’avoir jamais séparé l’amour de l’enthousiasme de la nature, de l’avoir toujours lié à ce qu’il y a de plus beau dans la création, de plus grand dans les sciences, de plus imposant dans l’homme et dans l’humanité. Il ne m’est pas prouvé que j’aie réussi. Quelques personnes l’ont cependant supposé : il paraît même qu’un poète de Lyon en était tout à fait convaincu. Sachant combien ce volume était peu répandu, il m’a fait l’honneur d’imprimer comme de lui de longues, de très-longues tirades des Confidences : et je dois dire qu’il n’a pas choisi les plus mauvaises. Après cela tout est possible, et il se peut qu’il ait fait mes vers ; j’aime encore mieux ça que d’avoir fait les siens. Ce qu’ij y a de positif, c’est que je les ai faits le premier, et que je les avais publiés sous mon nom quelques années avant qu’il ne s’en crut l’auteur. Au reste, si je dénonce une usurpation qui devrait plutôt m’enorgueillir que me blesser, ce n’est point par esprit de vengeance contre l’usurpateur, dont j’ai même oublié le nom ; c’est uniquement pour constater un droit et répondre