Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Virgile, qui l’a fait creuser dans ces vallons,
Pour y bercer, le soir, loin des froids aquilons,
Ses songes embaumés de myrrhe et d’ambroisie ?
Est-ce, à la voix d’Horace, une muse choisie,
Qui l’a fait arrondir pour le bain de Chloé,
Pour les jeux de Glycère ou de Leuconoé ?
Couvre-t-il, de son eau limpide et diaphane,
Un temple de Vénus, les grottes de Diane,
Les autels inspirés d’Apollon Pythien,
Ou d’un pieux martyr l’ermitage chrétien ?
Non : ce lac, dans l’orage, est sorti de la terre ;
Vomi par un volcan, il dort dans son cratère.

VII.
PAYSAGE.
Aimez-vous ces coteaux, d’où l’indolent Catulle
Voyait dans le lointain les hauteurs de Tuscule,
Et plus près, devant lui, le temple gracieux,
Où l’obscure Sibylle interrogeait les cieux ?
On est tenté d’y croire à la béatitude.
Amante du Poussin, jamais la solitude
N’offrit à ses pinceaux des sites plus rêveurs :
Nulle part, quand l’Aurore, épanchant ses faveurs,