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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/240

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Ou pourquoi vivre encore, apn’-s qu’on l’a connue ?
Oh ! oui, c’est à cette heure, à celle où l’on s’entend,
Que la mort, si rebelle à celui qui l’attend,
Devrait nous apporter l’eau du dernier baptême !
Ivre encor des parfums de la rive où l’on aime,
L’âme, entre un double ciel, monterait jusqu’à Dieu !
C’est, quand on s’aime encor, qu’il faut se dire adieu,
Quand on le croit du moins : l’amour est si bizarre !
C’est en nous rapprochant, souvent, qu’il nous sépare :
L’aimant, qui nous attire, éclate entre nos nœuds.
Alors on se confond, sans cesser d’être deux ;
La faiblesse s’effraie, en embrassant la force,
Et l’hymen désolé n’est qu’un premier divorce.