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LE BONHEUR DU POÈTE.

FRAGMENT.

Le bonheur du poète, on l’a dit, est un rêve,
lin songe commencé, qui jamais ne s’achève ;
Il n’éprouve ici-bas de vrai que la douleur.
Sa joie à respirer le parfum d’une fleur,
Quand le ver est absent, la dénonce à l’orage !
A peine d’un regard, que la crainte ennuage,
S’il ose parcourir le livre du printemps :
Il a peur de l’user, en le lisant long-temps !
Du cristal, qui bondit en cascade fumeuse,
Il trouble, en l’admirant, la blancheur écumeuse :
L’automne sur ses pas jaunit le front des bois,
Et l’étoile du soir s’effarouche à sa voix !
Sansdoute : mais ces fleurs, qu’un ventjaloux défeuille,
Ces vallons, où de loin son talent se recueille,
Et des voiles d’hesper l’or pâle et soucieux,
Il en exprime l’âme, en y jetant les j eux :