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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/330

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Le rossignol caché semble ; ami de nos maux,
De ses pleurs d’harmonie embaumer les rameaux :
Le cri même, qui sort des joncs du marécage,
En s’adressant au cœur, lui parle son langage.
Tout charme notre oreille et repose notre œil :
Que la terre est sublime en sa robe de deuil !
Écoutez, regardez : recueillez,.dans votre âme,
De ces soupirs confus le merveilleux dictame.
Écoutez ! ce silence a des notes d’espoir :
Les anges qu’on attend ne volent que le soir.

Dites-moi, Maria : regrettez-vous encore,
D’avoir, comme un ami dont le conseil implore,
Du soir, que j’interprète, écouté l’humble appel ?
De nos lacs de gazon parcourant l’archipel,
ÏN’avez-vous pas senti la nuit, qui les caresse,
Comme celle des fleurs choyer votre faiblesse,
Et verser dans vos sens, émus de sa beauté,
Un parfum de bonheur et de tranquillité ?
Ne vous sentez-vous pas plus forte, plus agile ?
Votre sang, trop pressé dans sa prison d’argile,
N’est-il pas plus à l’aise ici, sous ces forêts,
Sous les arceaux tremblants de ces dômes si frais,
Qu’autour de ces foyers, où la flamme parjure
Semble moins dissiper qu’attester la froidure ?
Trouvez-vous pas aussi que ces lustres vivants,
Retranchés dans l’azur contre l’effort des vents,