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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/367

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C’est peut-être, pour nous, le beau temps qui s’annonce
De votre ange imploré peut-être une réponse
Qui m’assure tout bas d’un meilleur avenir.
Comprenez-vous aussi, qu’il veut nous réunir ?
Oh ! si je traduis mal la langue de la brise,
Ne dites pas comment vous l’avez mieux apprise.



Je crois, tant il m’est doux, que je suis né le soir.
Quand tout dort et se cache, on n’a plus peur de voir
Un spectacle qui froisse, un objet qui repousse,
Et sans gagner le bien, le mal au moins s’émousse.
Peut-être ai-je déjà, pour vous qui m’écoutez,
De la nuit, dans mes vers, encadré les beautés :
Que voulez-vous ! la lyre a les bornes de l’âme :
Je n’ai, comme unamour, qu’un mot qui le proclame.
Tous deux dans ces jardins n’étions-nous pas hier ?
Ces escadres de feu, qui croisent dans l’éther,
Brillaient comme à présent entre nos chèvrefeuilles,
Ou nous cachaient leur phare, éclipsé par des feuilles :
Pourquoi donc les tableaux, qu’y surprenaient mes vers,
Ne reviendraient-ils pas animer nos déserts ?
La plus faible nuance en peut changer l’ensemble :
Tout est la même chose, et rien ne se ressemble.
Ce ruissel dérobé, qui court sous les sureaux,
Semble encor, comme hier, porter, aux passereaux,