Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/368

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De ses aveux jaseurs les humides tendresses,
Et nous, nous écoutons gazouiller ses caresses :
Comment ne pas reprendre, à ce miroir gardien,
Les symboles d’amour, que j’y lisais si bien ?
Peut-être t’ai-je dit : Si cette eau, qui trépille,
Et des astres bercés réfléchit la famille,
Sait aussi, dans les bruits de son mouvant cristal,
Être l’écho flottant de leur vol musical,
Pourquoi veux-tu t’enfuir vers ta sphère chérie ?
La terre, où tu l’entends, est aussi ta patrie.
Je te dis maintenant : As-tu vu, sous les eaux,
Ces nageurs écaillés suivre, dans les roseaux,
Comme des grains tombés d’une grappe vermeille,
Des graines d’or du ciel la fuyante merveille ?
Capricieux souvent, comme sont les humains,
Pour une fleur qui vogue ils changent de chemins :
Et toi, quand de ton ciel tu poursuis le mirage,
Si l’amour te fait signe à moitié du voyage,
Veux-tu pas, avec moi, tâcher de l’aborder ?
N’est-ce pas, comme hier, toujours intercéder ?
La pensée est pareille et le mot seul varie :
C’est toujours moi qui t’aime, et toujours moi qui prie.



Je ne dirai pas nous, mon ange, excepté moi,
Tout se penche au sommeil, tout fléchit sous ce roi,
Dont le char de pavots fait le tour de la terre.