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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/378

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Voufoir sonder l’éclat d’une étoile qui fde,
Perdre, en la poursuivant, sa splendeur volatile,
Et voir, à chaque pas qu’on fait pour la saisir,
Comme l’astre échappé, s’échapper le plaisir 7



Vous enviez souvent, à quelque âme céleste.
Le don de respirer dans un vers qui l’atteste,
Et de pouvoir au loin, divulguant ses douleurs,
De l’avenir ému solliciter les pleurs !
Ce fatal privilège est peut-être sublime ;
Mais savez-vous aussi tout ce qui l’envenime :
Qu’un souffle fait plier la hauteur du talent :
Que lui-même, étonné de son essor brûlant,
S’il veut s’approfondir, connaît son impuissance,
Et qu’il suffit d’un mot, pour gêner sa croissance’?
Comme un aigle qui rame aux sources des éclairs,
Si j’ose, nautonier de ces terribles mers,
Aborder sans boussole aux sphères éternelles,
Je ne sens pas le froid se glisser dans mes ailes :
Si l’on m’eût averti, l’on m’aurait arrêté ;
Je ne tomberais pas, mais serais-je monté ?

Autrement que mes vers, votre raison calcule :
Et je vois, Maria, votre tête incrédidc,