Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/463

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ACTIONS DE GRACES.

Jeune ange, si pressé de déserter mes cieux,
Qui ne t’envoles pas sans détourner la tête,
Est-ce un rayon d’espoir, un symbole d’adieux,
Qui, tombé de ta fuite, a calmé ma tempête ?

Moi qui veux fuir aussi, mais d’un autre côté,
Par quel art séducteur me rends-tu l’existence,
Et vicns-tu, comme un Dieu, qui console attristé,
D’un encens qui s’éteint rallumer la constance ?

Occupé, tout le jour, de creuser ma douleur,
Je ne te vois jamais qu’embarrassé de larmes,
Et, même en te voyant, je ne crois qu’au malheur :
Pour me rendre un souri re, où trouves-tu des charmes ?

Béni soit le tableau, que tu traças pour moi,
Que mes pleurs amoureux effaceraient peut-être,