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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/465

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COSMODÉSIE.

I.
Plus de chants pour l’amour ! pourquoi s’aventurer
Dans ces limbes du cœur, qu’on ne peut éclairer’?
Il est temps d’abréger ce nébuleux voyage,
Et de porter ailleurs le flambeau du langage.
Quand, aux plaines du ciel, nos rustiques aïeux,
Pour s’expliquer la foudre, eurent fondé les dieux,
Un sage, remontant aux sources du tonnerre,
Attaqua de ces rois le trône imaginaire.
Il mit, pour les frapper, le pied sur leurs autels,
Et, malgré les clameurs de ses geôliers mortels.
Ébrécha les remparts, qui muraient la nature.
Virile maintenant, notre raison plus sûre
Doit forcer la prison, qu’il n’a fait qu’assiéger.
Quel autre qu’un poète, oserait y songer !
Lui seul peut dans ses chants, armés d’expériences,
Comme un bélier d’assaut, diriger les sciences ;
Osons donc aborder l’inconnu de plus près.
Peut-être, en approchant, verrai-je ces secrets