Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/473

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Le chant du passereau dans son nid d’églantioe,
Ou l’arc-en-ciel qui dort, courbé sur la colline.
Richesse, éclat, parfum, mélodie ou beauté,
Tout semble de ta vie un reflet enchanté :
Tout devient un rayon du Dieu que j’idolâtre.
Ce flambeau, dont la nuit vient allumer l’albâtre,
Ce fanal caressant, dont les feux assoupis,
De leur pale caresse, argentent nos épis :
Cette étoile qui semble, au-dessus des nuages,
Consoler de l’effroi, qu’inspirent les orages :
Ce silence rêveur, qui berce les forets,
Tout respire ton nom, ta présence, tes traits.
Au fond du firmament, c’est ton âme, qui plane
Dans ces gerbes de feu, que la science y glane :
C’est elle que je vois, sans orgueilleux dédains,
Se faire, avec des fleurs, un ciel de nos jardins :
Ou que j’entends, le soir, soulever dans la brise
Les frissons écumeux de l’eau qu’elle courtise.
Frêle divinité, dont je poursuis les pas,
Toi, qui peux tout donner, ne me refuse pas.
Donne-moi le soleil, dont l’éclat t’environne,
Eè les astres mêlés pour former ta couronne,
Et sous leur verte nef les vêpres des oiseaux,
Et l’humide ramage échappé des ruisseaux,
Et l’aurore qui rit, et le soir qui soupire :
Reine par mon amour, donne-moi ton empire.