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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/479

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Tout astre, que la nuit attache à sa ceinture,
Est une perle d’or, qui manque à ta parure :
Et, sentant le sommeil à leur cime arriver,
Les arbres parlent tous de toi, pour en rêver.
Jusque dans les hivers, et leurs bouquets de glace,
Je cherche, je surprends, je devine ta trace :
Des mobiles saisons, les détours variés,
Ne forment qu’un chemin, qui ramène à tes piés.
Tu vis où je regarde, et tu vis où j’écoute :
Chaque trait que j’admire en est un que j’ajoute
A ce portrait inné, qui brille dans ma nuit :
Tu marches loin de moi ; mais Ion ombre me suit.

IV.
Cette fièvre du cœur, crois-tu qu’on en guérisse,
Mon ange, et que jamais un tel amour vieillisse ?
Jamais. Scion sacré de quelque arbre immortel,
Quand l’amour créateur s’entrelace à l’autel,
S’inspire, se nourrit, des beautés qu’il contemple,
Et, comme l’Éternel, s’incorpore à son temple,
On n’annule pas plus ses vivaces rayons,
Qu’on n’éteint l’univers par des négations.
Et, qu’on ne dise pas que sa flamme énervée
Dégénère, une fois à son faîte arrivée !