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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/482

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Oui, oui, j’avais raison, plus de chants pour l’amour !
Faut-il, pour en jouir, savoir d’où vient le jour ?
Loin donc la vanité de vouloir tout décrire !
Aux pieds de mon bonheur je veux briser ma lyre.
Je ne puis que t’aimer, aujourd’hui comme hier,
Et toujours plus heureux, en être encor plus fier.
Quand je vis pour le dire, existe pour l’entendre,
Maria ! ne feins plus de*ne point me comprendre :
Vois clair dans mon silence imprégné de secrets,
Et ne me quitte pas, Maria ! j’en mourrais :
Le soupçon de ta fuite est déjà l’agonie.
Laisse-moi, dans tes bras, me bercer de génie,
Y savourer le ciel et sa sérénité,
Voir, deviner, bénir, respirer sa clarté,

Et même, en l’adorant, oublier la nature
Dieu ! mon Dieu ! jeretourneà mon premier murmure.
Je ne puis rien trouver, rien rêver, rien sentir,
Sans entendre ton nom dans mon cœur retentir.
Tout m’est un chant d’hymen : et, ce poème immense,
Quand je crois qu’il finit, je sens qu’il recommence.