Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/506

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C’est qu’en mon cœur aussi, confident du passé,
Je vois souvent ton front, comme le mien, plissé.
Pour combattre mes maux j’ai quelquefois des armes :
Mais comment, Maria, me guérir de tes larmes ?
Le ciel, ruisselant d’or, me parle en vain d’espoir :
J’ai foi dans sa richesse et non dans son pouvoir.
Au lieu de m’apaiser, cette splendeur m’afftige :
Ma misère grandit devant chaque prodige.
Les bois, les champs, les fleurs, les étoiles, les eaux,
Par leur brillant contraste, exaspèrent mes maux.
Qui me dira pourquoi, quand tout ce luxe existe,
La vie est si mauvaise, ou, si l’on veut, si triste !
Sous quel jour, Maria, te la représenter ?
Mais je prirai pour toi : c’est mieux que te chanter.
fitre mystérieux, que je ne puis comprendre,
Toi, qui laissas, dit-on, de tes puissantes mains,
Échapper dans les airs cet atome de cendre,
Où roulent, gémissants, des tourbillons d’humains,
Entr’ouvre-moi d’en haut, si tu ne peux descendre,
Ce livre, où sont déjà tous les temps qui seront,
Où l’histoire, avant d’être, est déjà terminée.
Ce n’est pas pour savoir où va ma destinée :
Je lesais ; c’est ailleurs, que mes yeux chercheront.