Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/507

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Je ne veux voir qu’un nom sur la liste des âges
N’est-ce pas une erreur, si ce nom, qui m’est cher,
N’y brille qu’entouré des sinistres nuages,
Qui semblent moins voiler mes cieux que les cacher’?
Laisse-moi, s’il se peut, corriger ces orages.
Mes pleurs effaceront ces arrêts de douleur,
Et je les récrirai moi-même dans ma vie :
Laisse-moi la sauver, ma pauvre poursuivie !
Je ne retranche rien au complet du malheur.

A quelques jours brillants si le destin m’appelle,
Contre un de ses chagrins laisse-moi les changer :
Que tout ce qui lui plaît lui devienne fidèle 1
Des dangers qu’elle court soigneux de me charger,
Le bonheur qu’il me faut, c’est de souffrir pour elle.
Qu’elle marche en ce monde, où vacillent mes pas,
Sous l’escorte d’un nom qui rie à sa jeunesse :
Et quand j’en sortirai, vieilli par ma faiblesse,
Qu’elle me croie heureux, et ne me pleure pas !

Quand on parle de toi, que le temps est rapide !
Voilà déjà la nuit, dont l’ombre s’intimide,