Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/584

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Dieu qui vend ses trésors, quand on croit qu’il les donne.
Leur fait payer bien cher une ombre de couronne.
Plus un homme est complet, et plus il souffrira ;
Il lui manque toujours plus de biens qu’il n’en a.
Que le ciel garde donc ses menteuses largesses !
Les désirs, qu’on n’a pas, sont nos seules richesses.

MIL
Quai mio destin, quai forza, o quai inganno
Mi riconduce desarmato al campo,
La’re sempre son viuto.

Petraroa.
Pour en jouer le prix, j’ai vendu ma jeunesse,
Et contre des serments hasardé ma richesse.
Eh bien ! que l’on me rende aujourd’hui ce trésor !
Je sens qu’au même jeu je le joûrais encor.
J’avais pourtant, un jour, las de ce gaspillage,
Voulu sauver ma lyre, et mon nom du pillage ;
Mais qui peut se soustraire à la fatalité,
Et du piège des pleurs sauver sa liberté ?
Elle a fait de la mort, pour ressaisir ma vie :
Et moi, sur que j’étais, de cette parodie,