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LE DÉCOURAGEMENT

A
Mes amis, ceux du moins qui paraissent m’aimer,
Et que mon cœur meurtri ne sait comment nommer,
Ceux qu’étonne, et peut-être afflige ma tristesse,
Me reprochent souvent mon obscure jeunesse.
Ils croient qu’il est indigne à l’homme de souffrir,
Que l’amour de la gloire empêche de mourir !
Je me le dis aussi : je m’accuse, j’essaie,
Retournant aux moissons, d’en arracher l’ivraie :
Je voudrais réparer le temps que j’ai perdu :
Hélas ! pour remonter, je suis trop descendu.
Chaque vers, en tombant, m’ôte de mon courage,
Et, s’il faut plus d’un jour, pour finir un ouvrage