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Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/131

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JEAN RHOBIN

Un chien qui aboie ! Des dindons qui glougloutent !

Le docteur Blondin est toujours vivant.

Quelques mois après l’élection de Jean Rhobin, étant de passage à La Baie, je lui fis ma traditionnelle visite. Après les entrées en matière habituelles, il s’empressa d’engager la conversation sur la gloire qui venait de survenir à Jean Rhobin.

— Pensez donc, dit-il, quel beau talent ! J’aurais aimé voir son défunt père, le jour du triomphe. Et il éclata de rire.

— Vous aviez raison de fonder des espérances sur ce garçon. Jean était très doué, très intelligent. Son talent brillant l’eût conduit à la renommée du politique de grande envergure et de l’homme de mérite réel, s’il avait pu s’élever au-dessus de la ligne de démarcation des partis. Né d’une brave famille, à qui, cependant, on pouvait reprocher les torts de s’être laissée depuis de nombreuses années, berner par notre misérable esprit de parti, il ne put se débarrasser, surmonter cette maladie héréditaire. Je regrette pour vous, docteur, et pour le pays, que