ma fille veut quitter la maison, elle n’a qu’à décider elle-même de son sort. Si elle commence cette vie d’artiste, je ne veux plus la voir revenir parmi nous. Je ne consentirai jamais à d’autres arrangements. Si elle part, je libère ma conscience de mes devoirs envers la seule fille que Dieu nous a donnée. Tant qu’elle sera sous ma tutelle, je ne peux me résigner à ce qu’elle fasse une carrière de cette sacrée musique. »
Quand Marthe jouait à une petite soirée villageoise, le père était toujours présent, plus préoccupé d’accompagner son enfant après le concert que d’entendre le programme musical qu’elle exécutait.
Cette étroitesse d’esprit n’était pas de nature à aider Marthe à suivre son penchant pour la musique.
Cette conscience timorée empêchait le pauvre homme de comprendre qu’une jeune fille qui dépasse la vingtaine a besoin de plus de liberté pour préparer son avenir ; et qu’un père ne doit pas mettre l’âme d’un garçon ou d’une fille en réserve dans une boîte de conserve, pour qu’elle